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Pour être heureux vivons nature

Pour être heureux vivons nature

À partir du 28/07/2021

La nature nous fait du bien. Se couper d’elle, c’est rudoyer notre santé. Profitons de l'été pour cultiver, tous les sens en éveil et quelque soit son environnement, ce lien parfois ténu, voire rompu, qui nous unit à elle.

La nature nous fait du bien. Se couper d’elle, c’est rudoyer notre santé. Profitons de l'été pour cultiver, tous les sens en éveil et quel que soit son environnement, ce lien parfois ténu, voire rompu, qui nous unit à elle.

Par Marie-Pierre Chavel 

Les scientifiques l’ont établi depuis longtemps : la nature est vitale pour notre santé tant physique que mentale. Elle apaise, stimule la créativité, diminue les risques d’allergies chroniques, atténue la dépression… Elle favorise même la guérison, comme l’a montré en 1984 l’expert américain en psychologie environnementale Roger Ulrich : parmi des patients ayant subi la même opération chirurgicale, ceux bénéficiant d’une chambre avec vue sur la verdure souffraient moins, étaient de meilleure humeur et s’en sont remis plus vite que les autres.

 

TOUT LE MONDE DEHORS !

Pourtant nos modes de vie modernes nous poussent à passer de moins en moins de temps en extérieur et dans les milieux naturels. Recul de la nature par l’artificialisation des sols, temps passé sur les écrans, sentiment d’insécurité… finissent par conduire à ce que certains appellent « l’extinction de l’expérience de nature » et dont les conséquences seraient la perte des bienfaits sur la santé ainsi que de l’indifférence pour le vivant.

Chez les enfants, on commence à parler du « syndrome du déficit de nature » : anxiété, obésité, troubles de comportement, selon les études compilées par le Réseau École et Nature (reseauecoleetnature.org) qui en conclut : « Il y a 30 ans, c’est le sport qui a été identifié comme bon pour la santé, avec la création de parcours de santé et de campagnes de promotion. Aujourd’hui, il faut une démarche similaire : la nature, c’est bon pour la santé ! » Aimons-la, elle nous le rendra.

Pour vivre heureux vivons nature

 

DANS LES ESPACES NATURELS

Pour (re)prendre contact avec la nature, s’asseoir dans l’herbe ou s’adosser à un arbre, fermer les yeux et se concentrer sur sa respiration puis sur les sons, les parfums, l’air, enfin porter son regard sur le ciel, la faune, la flore, la rivière… Bien ancré dans le moment présent, quelques minutes suffisent pour sentir sa respiration ralentir, son mental se calmer. À répéter aussi souvent que possible, même dans un jardin public.

La sylvothérapie inclut toute pratique thérapeutique impliquant la nature, notamment le bain de forêt, appelé Shinrin Yoku au Japon, pays qui a mis en évidence l’influence des composés organiques volatils des arbres sur notre bien-être. Cette marche silencieuse et lente – 1 ou 2 km en 2 ou 3 h – est un vagabondage du corps et de l’esprit, en harmonie avec la forêt afin de trouver la sienne. S’arrêter, repartir, méditer, toucher la mousse, enlacer les arbres, leur parler…, tout est possible. À pratiquer seul ou en groupe pour échanger après, voire avec un guide.

La marche, pieds nus sur l’herbe, la terre battue, le sable humide, l’humus d’un sous-bois…, promet à chaque fois des sensations différentes. Le pied s’assouplit, les orteils s’étalent, les voûtes plantaires sont massées, les tensions du dos diminuent, la circulation sanguine s’active… Commencer par des courtes distances, sur un parcours confortable, en regardant bien où l’on met les pieds.

Laisser les enfants jouer (non, la terre, ce n’est pas sale !). La nature est source d’autonomie : l’enfant y trouve un matériel disponible nulle part ailleurs, à tirer, soulever, gravir, écouter, pour découvrir, s’émerveiller… Les enseignants qui font régulièrement des classes en forêt constatent chez leurs élèves plus de confiance en soi, de solidarité, une meilleure relation avec l’adulte et les apprentissages.

DANS LES ESPACES NATURELS

EN MILIEU URBAIN

Détailler ce que l’on voit depuis sa fenêtre ou dans la rue pour se rendre compte que la nature est aussi en ville : les plantes chez soi ou sur le balcon voisin, les arbres du boulevard, le ciel, le fleuve… Comme à la campagne, s’installer dans son ou ses bouts de nature et s’y connecter par les sens régulièrement 10 min, jusqu’à en oublier la fébrilité urbaine. Même si rien ne vaut un contact direct, confiné, on peut juste regarder une photo de nature pour voir son stress diminuer.

Planter et voir pousser est un ravissement. Faire germer des graines ou des noyaux dans du coton humide puis les mettre en terre. Ou placer des graines comestibles (lentilles, alfalfa…) dans une passoire. Les rincer matin et soir. Couvrir d’un linge et laisser égoutter. Rapidement, le germe, symbole de vie, pointe son nez. Quelques jours plus tard, on saupoudre sa salade ou sa soupe de jeunes pousses vitaminées.

Végétaliser la ville peut se faire en plantant des fleurs au pied de l’immeuble, autour d’un arbre ou d’un poteau, dans un bac dans un espace plus large, en concertation avec la Mairie. Si l’on veut rejoindre un jardin partagé, où l’on cultive le lien social tout en apprenant à jardiner sans pesticides, voir la liste des fédérations régionales sur jardins-partages.org, rubrique Qui contacter. Pour créer un jardin à partager avec les voisins, il faut monter un projet et se rapprocher de la Mairie qui aura peut-être un terrain. Au passage, manger de saison est aussi une façon de se rapprocher de la nature.

Avec les enfants, chercher un petit coin de nature qui leur plaît. Les laisser l’investir 15 à 30 min ou plus. Puis leur proposer de raconter, écrire et/ou dessiner ce qu’ils ont aimé ou appris de ce contact.

Retrouvez cet article dans le n° 116 de CULTURESBIO, le magazine de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles, ou à télécharger sur le site de Biocoop.

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